Le Coup d'État de 1974 en Éthiopie: Un Retournement Dramatique qui a Transformé le Pays

blog 2024-12-14 0Browse 0
Le Coup d'État de 1974 en Éthiopie: Un Retournement Dramatique qui a Transformé le Pays

L’année 1974 marque un tournant décisif dans l’histoire de l’Éthiopie. Après des décennies de règne impérial, une vague de discontent populaire s’abat sur Addis-Abeba, la capitale du pays. Ce mécontentement, alimenté par une combinaison complexe de facteurs sociaux, économiques et politiques, culmine en un coup d’État militaire qui renverse l’Empereur Haïlé Sélassié Ier, mettant ainsi fin à une dynastie millénaire.

Ce bouleversement, connu sous le nom de “révolution éthiopienne”, est le fruit d’un contexte particulier. L’Éthiopie des années 1970 était confrontée à une série de défis importants. La famine sévère qui a ravagé le nord du pays en 1973-1974 avait exacerbé les inégalités sociales et économiques. Les riches propriétaires terriens étaient accusés d’accaparer la terre fertile tandis que la majorité de la population rurale vivait dans une pauvreté abyssale.

De plus, l’empereur Haïlé Sélassié Ier, malgré son statut de figure emblématique, était perçu comme étant coupé des réalités du peuple. Sa politique autoritaire et le manque de transparence dans la gouvernance avaient contribué à alimenter un sentiment de frustration grandissant parmi les classes moyennes urbaines et les étudiants.

Ce climat de tension a permis à une coalition de militaires progressistes, dirigés par le colonel Mengistu Haile Mariam, de prendre le pouvoir en septembre 1974. L’empereur Haïlé Sélassié Ier est arrêté et placé en résidence surveillée avant de mourir mystérieusement quelques mois plus tard.

Le coup d’État marque le début d’une période tumultueuse dans l’histoire éthiopienne. Le régime militaire, qui se proclame “Derg” (conseil), met en place un programme de réformes radicales visant à transformer la société éthiopienne. La propriété foncière est nationalisée, les partis politiques sont interdits et un système de gouvernement socialiste à parti unique est instauré.

Le Derg s’engage également dans une campagne de modernisation économique ambitieuse. Des programmes d’industrialisation sont lancés, des infrastructures sont construites et l’accès à l’éducation est étendu.

Les Conséquences du Coup d’État:

Domaine Conséquences Positives Conséquences Négatives
Social Réduction des inégalités foncières, accès accru à l’éducation Oppression politique, violation des droits humains, violence ethnique
Économique Développement industriel, investissement dans les infrastructures Centralisation de l’économie, inefficacité bureaucratique, endettement massif
Politique Fin du régime impérial, instauration d’un système républicain Autoritarisme du Derg, guerre civile, intervention étrangère

Malgré certaines avancées initiales, le régime du Derg sombre progressivement dans une spirale de violence et de répression. Les opposants politiques sont persécutés, les libertés civiles sont bafouées et une terreur généralisée s’installe dans le pays. La famine de 1983-1985, aggravée par des politiques économiques catastrophiques, fait des centaines de milliers de victimes et souligne la fragilité du système mis en place par le Derg.

La guerre civile éthiopienne, qui a débuté au début des années 1970 avec l’insurrection des mouvements séparatistes tigréens et éritréens, s’intensifie pendant cette période. Le Derg lutte pour maintenir son contrôle sur le pays face à une opposition armée de plus en plus déterminée.

En 1991, après près de deux décennies de pouvoir autoritaire, le régime du Derg est renversé par un front de libération composé de divers groupes armés éthiopiens. La chute du Derg marque la fin d’une époque tumultueuse et ouvre une nouvelle ère pour l’Éthiopie.

En Conclusion:

Le coup d’État de 1974 en Éthiopie a été un événement historique déterminant qui a profondément bouleversé le destin du pays. Ce tournant dramatique, initialement porté par des aspirations de progrès social et économique, s’est finalement transformé en une période sombre marquée par la violence, la répression et l’instabilité politique. L’héritage du coup d’État reste complexe et controversé aujourd’hui encore.

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